A cette cité antique appelée Annoiolum ou Amnoilum, succéda un village médiéval. Lors de la christianisation, une église paroissiale dédiée à saint Martial y fut construite. La paroisse faisait partie de la châtellenie de Monton. Dans le courant du XIe siècle, le village fut désigné de plus en plus souvent par le nom du vocable de l’église et finit par devenir Saint-Martial. A la fin du XIe siècle, les seigneurs de Monton abandonnèrent leurs droits sur cette église aux Clunisiens de Sauxillanges qui devinrent les principaux seigneurs du village. Au XIIIe siècle, à environ 2 km à l’ouest, sur une butte dominant la Monne (actuel quartier des «Forts»), apparut le village des Martres, seigneurie laïque sous l’apanage d’Alphonse de Poitiers, alors que le chef-lieu paroissial était à Saint-Martial. Le siège de cette seigneurie était constitué d’une maison forte, d’un corps de bâtiment résidentiel et d’une enceinte, grossièrement circulaire, qui épousait la forme du relief.
Au milieu du XIVe siècle (Guerre de Cent ans), pour se protéger des ravages causés par le passage répété des gens de guerre, les habitants réaménagèrent les défenses. Peu avant 1433, ils entreprirent la construction d’une nouvelle fortification à l’aide de remparts, tours, portes, fossés, pont-levis...En 1317, l’estimation des foyers fiscaux montre que le village des Martres était déjà nettement plus important que Saint-Martial. Dès le milieu du XVe siècle, existait aux Martres une église, considérée par l’autorité épiscopale comme le siège effectif de la paroisse.
(Par Jean-Michel Maugue)